Les mains pour entrer en relation, pour toucher, pour caresser, pour transformer, pour construire autre chose.
Cette libération de la main due à la station debout, a donné à l’homme la possibilité de l’utiliser non plus seulement comme un instrument de déplacement puis de préhension, mais aussi d’action sur le monde.
Dans toute l’histoire de l’homme, la main apparaît comme un instrument premier, fondamental, qui va dicter tous les rapports de l’homme au monde, et en particulier ses actions sur celui-ci et en retour sur lui-même.
On conçoit ainsi que la libération de la main a permis d’acquérir une liberté et une autonomie de plus en plus grande aussi bien dans la vie de subsistance que dans
la vie socio-affective. A partir de là vont se constituer
un certain nombre d’autres chaînons
qui ont permis d’évoluer plus encore.
Les premiers outils qui interviennent dans la vie de l’homme sont faits sur un modèle dont le but est de prolonger ce premier instrument qu’est la main. Dès qu’on en dispose, on peut mieux concevoir de le prolonger avec le bâton, la lance, la bêche, les instruments agraires, des outils de plus en plus perfectionnés. Mais au terme de cette évolution apparaissent les machines qui vont perdre de plus en plus la trace de ce rapport premier avec la main.
La libération de la main et l’action sur le monde qu’elle a permise ont fait naître la notion d’instrument. De l’évolution constante des instruments, de leur perfectionnement, les possibilités d’intervention sur le monde se sont multipliées et complexifiées. Or, cette évolution technique permanente n’a pu s’organiser et se développer que par le développement même de la faculté de penser ou d’abstraire ou du processus de penser.
C’est tout en développant son action sur le monde que l’homme a construit sa vie sur des rapports sociaux, substance de la vie psychologique. Cela a introduit ou développé le langage qui signifie et identifie l’homme mais qui dépend aussi de ce premier agir, de cette première action, de cette première libération de la main dans le sens d’une action sur le monde.
Les centres nerveux du langage occupent une très grande surface de l’écorce cérébrale. Ils sont en étroite corrélation et à proximité des centres nerveux moteurs de la main eux-mêmes très développés. Il y a au niveau de la topographie du système nerveux central la traduction ou le reflet de ce qui s’est passé dans la genèse de l’homme en tant qu’être parlant et travaillant.
Dans les activités manuelles, comme pour l’ensemble des activités humaines, il nous faut retravailler à redonner du sens là où celui-ci s’est perdu, et là, ça passe par la parole. Dans les activités manuelles, il faut donner du sens, donner un sens aux productions, aux objets, aux activités, aux gestes, aux situations. Une des conséquences de l’infiltration idéologique pernicieuse de notre société, c’est que le sens des objets, le sens du travail, le sens des choses et des situations est de plus en plus vidé, perdu. Donner un sens, c’est une expérience capitale, et pas seulement pour les enfants, mais pour nous aussi. C’est une source de plaisir sans cesse renouvelée. Donner un sens, c’est d’abord donner un sens par la parole : il faut parler des choses, articuler
la parole avec l’activité. Il faut en parler pour que le langage vienne s’accrocher avec la chose, pour lui donner une signification.
Savoir changer son regard sur les choses et sur soi-même
Textes extraits de L'Agir de Tony Lainé, 1971
4 commentaires:
"L’éducation doit se fonder sur l’activité, essentielle dans la formation personnelle et dans l’acquisition de la culture."
"Demain" sera plus beau...
@+
y'a des droits nan pr la publication de photo?! donc j'exige que ma main ai un article privilégié! nan mais c'est scandaleu! sinon je porte plainte!
great blog ^^
@ emeuh
Ici c'est copyleft!!!!
merci pour ton comm et ta visite, et puis bravo pour avoir réussi à d'être tomber sur cette page!
biz@plus
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