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Dans la logique des précédents gouvernements de droite et de gauche, le gouvernement actuel continue et intensifie la destruction des services publics, et tout particulièrement du service public d’éducation. Derrière l'ambition de « dégraisser le mammouth » se cache une réelle politique libérale d'abandon de l'enseignement public et gratuit au profit de la sphère du privé, de la marchandisation et de la concurrence.
Cette politique se traduit par des mesures économiques dévastatrices : suppression du samedi matin en classe, réduction drastique du nombre de postes dans le primaire et le secondaire qui va de pair avec une augmentation conséquente du nombre d’élèves par classe.
L’argument de la réussite de tous et de l’égalité républicaine, avec un retour à des fondamentaux identiques dans chaque école en référence au socle commun de connaissances et de compétences, cache en réalité une ambition de nivellement par le bas des connaissances. Apprendre le strict minimum pour pouvoir être employable dès le plus jeune âge et avoir pour seul avenir de naviguer d'une entreprise à une autre, de période d’essai en CDD semble être l’avenir promis aux enfants de l’école républicaine.
Si sur la forme les nouveaux programmes pour l’école primaire rappellent étrangement ceux du début du siècle, entre récitation et rabâchage, leur intention est quant à elle bien dans l'ère du temps. Il s’agit effectivement d’inculquer le respect d'une morale à des élèves tout en s’assurant de limiter toute prise d’initiative et toute construction d’esprit critique. L’élève doit « apprendre règles de civilité et les principes d'un comportement conforme à la morale » (cf lesdits programmes de 2008). Tout comme il est formaté pour devenir un travailleur flexible et docile. Les valeurs du mérite et de la compétition prennent le pas sur celles de la coopération et de l'entraide.
Les faux remèdes à l’échec scolaire proposés par ce gouvernement, qui prend tout juste la peine de feindre de consulter le peuple, ne pourront non seulement pas apporter de solution à cet échec mais ils le renforceront tout comme ils ne résoudront pas la question du rejet de l’école par une frange grandissante de la jeunesse.
Nous voulons une école émancipatrice qui ouvre sur des horizons culturels larges et diversifiés. Nous revendiquons le droit à l’essai et à l’erreur, inhérents à tout processus d’apprentissage. Nous défendons une éducation populaire et nouvelle qui garantit les droits de l'enfant et qui a confiance dans ses capacités propres. De même qu'une construction des savoirs dans laquelle l'apprenant est acteur. Nous prônons un apprentissage basé sur la confrontation, l’expérimentation, l’investigation et la manipulation. Nous pensons que les moments d'apprentissage doivent s'ancrer dans des situations concrètes qui fassent sens pour l'élève et l'aider à développer ses ressources propres. En ce sens, il nous semble nécessaire de promouvoir les méthodes actives mises en oeuvre par l'Éducation Nouvelle.
Nous luttons pour une école publique, laïque et gratuite qui ne dispense pas une instruction à minima à des futurs travailleurs exploités. Nous exigeons une réelle aide (en moyens humains et matériels) pour une prise en charge sur des temps scolaires et non comme punition sur des temps indispensables de vacances. Nous réclamons une formation continue et de qualité pour tous les acteurs de la communauté éducative.
Cette réforme de l’enseignement s’inscrit dans le processus global d’une libéralisation à l’extrême. Elle remplace l’éducation par l’instruction et l’émancipation par la soumission.
Contre l'uniformisation et la soumission,
l'ÉMANCIPATION
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ps: la plupart des images sont issues de ce site:
ps2: le texte est un tract édité par les
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